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Soins psychiques : l’État va-t-il exclure du service public la majorité des enfants et adolescents ?

En Nouvelle Aquitaine, l’Agence régionale de santé veut obliger les centres psychologiques pour enfants et adolescents à changer de fonctionnement. Et à exclure du soin des milliers d’enfants, pour les renvoyer vers le secteur privé.

Le conflit est révélateur d’un tournant pris depuis plusieurs années par les instances du secteur public de la psychiatrie. Les directions des centres médico-psycho-pédagogiques de la région Nouvelle Aquitaine ont reçu fin 2019 un nouveau « cahier des charges » de l’Agence régionale de santé (ARS). Ces « CMPP » sont des centres d’accueil, de prise en charge et de suivi, en lien avec les parents et l’Éducation nationale, destinés aux enfants et jeunes jusqu’à 20 ans. Ils accueillent ces enfants pour divers troubles : phobies scolaires, addictions, troubles affectifs, du comportement, pathologies psychiques lourdes (schizophrénie…), et pour des troubles dits du neuro-développement (autisme, dyslexie, hyperactivité…). Les enfants peuvent y êtres reçus pour quelques rendez-vous ou pour des prises en charges régulières, mais seulement en journée – ils ne sont pas hébergés sur place.

Les équipes des CMPP sont pluridisciplinaires, avec des médecins psychiatres, des psychologues, psychomotricien.nes, orthophonistes, assistant.es sociales, enseignant.es spécialisé.e.s… Contrairement aux CMP (centres médico-psychologiques) infanto-juvéniles, les CMPP ne dépendant pas directement d’un secteur hospitalier psychiatrique. Ils sont en général gérés par des associations, mais tout de même financés par les agences régionales de santé, car considérés comme partie intégrante du service public de la santé. Plus de 200 000 enfants sont pris en charge chaque année dans un des 400 CMPP que compte le territoire français.

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