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Sexualité et handicap : un programme pour lever les tabous

Avoir une vie relationnelle, affective et sexuelle constitue un facteur essentiel d’épanouissement et d’équilibre. Les personnes en situation de handicap ont, elles aussi, des attentes en la matière mais les difficultés particulières que certaines rencontrent ont conduit le Planning familial à mettre en place le programme « Handicap et alors ? » (en lien ci-dessous). Il entend interpeller les familles, les professionnels et les institutions pour faire reconnaître et promouvoir l’intimité des personnes handicapées. Comment ? Via une approche positive fondée sur la reconnaissance et le respect de leur autonomie sexuelle. Son credo : « Liberté. Egalité. Sexualité. »

Bannir la négation de la sexualité

L’amour… Un sujet qui suscite l’intérêt, le désir et les interrogations des personnes handicapées et provoque la crainte de l’entourage familial, social et institutionnel. « Jusqu’à récemment, la négation voire la répression de toute activité sexuelle était la règle dans les familles vivant avec des personnes en situation de handicap comme dans les établissements les accueillant », déplore le Planning familial. De nombreuses structures ont alors fait part de la nécessité de « transmettre des messages de prévention ». Dans ce contexte, le programme « Handicap et alors ? » souhaite apporter des outils concrets pour libérer la parole et favoriser l’accès au corps et à la sexualité. Le leitmotiv : « Cette reconnaissance de l’autonomie permettra aux personnes concernées de vivre et d’exprimer leur choix de relations libres et consenties (…) et ainsi de prévenir les situations de violences et les risques sexuels », poursuit-il.

Des interventions adaptées

Les interventions du Planning familial sont adaptées à chaque public en fonction de l’âge, du type de handicap ou encore du niveau de connaissances en la matière… Elles peuvent prendre la forme d’animations (groupes de parole, échanges et débats, planches anatomiques, programmes spécialisés avec supports vidéo, mallettes de prévention…) ou d’outils pédagogiques (apports théoriques, exercices suscitant l’implication, les échanges et la réflexion, jeux de rôle et mises en situation, analyses de pratiques, soutien méthodologiques à la mise en œuvre d’actions, etc.). « Notre approche est celle de l’éducation populaire qui consiste à partir des questionnements des personnes que nous rencontrons pour ouvrir des espaces de parole et de réflexion dans un cadre non-jugeant », explique l’organisme. Vie affective et relation à l’autre, corps et autonomie, approche du genre… Les thématiques sont choisies en fonction du développement psychoaffectif et de l’intérêt des personnes qui composent le groupe de parole. Les interventions sous forme de séances de sensibilisation collectives peuvent également prendre la forme d’entretiens individuels dans le cadre de permanences (violence, homophobie…). « L’idée de parler de sexualité me faisait peur, finalement je me rends compte que l’important c’est d’être à l’écoute », témoignage un professionnel après avoir suivi cette formation.

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