Si le burn-out se propage dangereusement, c’est que les individus qui en sont victimes ont tendance à minorer la réalité de leurs troubles. Ce phénomène de “déni du burn-out” a été montré par une étude de la startup Moodwork, membre du Lab RH. Restait à expliquer ce mécanisme délétère par lesquels les victimes ou les futures victimes ont tendance à sous-estimer leurs symptômes. C’est pourquoi Moodwork a fait appel à l’équipe de recherche du Lab RH afin de comprendre ce phénomène et d’éclairer salariés et DRH à ce sujet.
L’étude montre, auprès d’un échantillon de 288 participants, que les individus reconnaissent la dangerosité du burn-out. Mais le burn-out de soi est près de 20% plus attribué à des causes internes et incontrôlables que le burn-out d’autrui. Bref, les personnes en situation de burn-out se perçoivent indûment et excessivement comme la cause de leurs troubles : le déni du burn-out s’explique dès lors comme une tactique pour éviter d’être perçu comme défaillant.
Cette étude fait suite à la collecte de données effectuée de novembre 2017 à avril 2018 auprès de 10 000 personnes sur le site Testmyburnout.com, conçu et réalisée par la startup Moodwork. Cette première collecte a mis en lumière un résultat contre-intuitif : les individus sous-estiment leur niveau de burn-out. Pour Leopold Denis, co-fondateur de Moodwork : “Les premiers chiffres issus de Testmyburnout.com ont montré un écart très important entre perception et réalité face au risque de burnout. Comprendre l’origine de ce décalage nous permettra de mieux appréhender ce risque et de sensibiliser efficacement salariés et managers.”
Pour Jean Pralong, responsable du pôle recherche du Lab RH : “ Notre étude sur l’attribution des causes montre un décalage majeur entre les causes réelles du burn-out et les causes supposées. Les victimes s’attribuent à tort la responsabilité de leur mal-être, ce qui ne peut que les conduire à nier leurs troubles et, ainsi, à se mettre encore plus en danger. Elle permettra peut-être à des personnes qui se sentent coupables et isolées de mieux comprendre les mécaniques des situations dans lesquelles elles se trouvent.”
Pour Alexandre Stourbe, coordinateur général du Lab RH, “ nous nous réjouissons d’inaugurer la publication d’études réalisées à partir des données collectées par les start ups membres de l’écosystème du Lab RH. Nous espérons que ce travail permettra de faire évoluer la conscience de la communauté RH sur le syndrome de surmenage. «