Depuis le début du confinement, dans quelques établissements pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), des personnels volontaires ont fait le choix de s’y installer eux-mêmes en permanence aux côtés des résidents. L’objectif principal est de limiter les risques de contamination par le coronavirus. Mais pas seulement… Interrogée par Libération (4 avril), une cadre hôtelière de l’Ehpad de Corbas (Rhône) dont la moitié du personnel est confinée depuis le 18 mars, expliquait : « Cela fait partie de mes convictions d’être auprès des résidents. J’ai le temps de les masser, de parler avec eux dans leur chambre. Je vois que ça les rassure qu’on soit là. Et même moi, je me sens plus en sécurité. Dehors, c’est trop violent. »
Mais la CFDT santé-sociaux ne l’entend pas de cette oreille. Elle considère que ce genre de disposition, encouragée par le gouvernement, se fait « au mépris des règles d’hygiène élémentaires, du respect des gestes barrières et de la législation sur le temps de travail ». Le syndicat considère que ce type d’organisation doit être interdit par les pouvoirs publics. Et il ajoute, en référence à la situation sociale très tendue : « Si les professionnels possédaient les EPI [équipements de protection individuelle, NDLR] suffisants, s’ils avaient accès au dépistage et à du renfort de personnel, ils ne seraient pas contraints de se confiner. »