Depuis plusieurs années, à côté du modèle dominant d’une médecine fondée sur la science et les preuves (Evidence-based medecine), des pratiques médicales dites « alternatives », « douces », ou encore « naturelles » ont le vent en poupe. Depuis peu, certaines pratiques sont d’ailleurs prises en charge par la Sécurité Sociale. Quant aux mutuelles, elles sont de plus en plus nombreuses à proposer des formules dédiées à ces nouvelles médecines. Depuis 2015, les chèques Santé permettent également de financer certaines prestations. Plusieurs possibilités de prises en charge à découvrir…
Médecine « douce », « alternative », « complémentaire », « traditionnelle » de quoi parle-t-on ?
La médecine fondée sur les preuves est aujourd’hui l’outil de référence scientifiquement et éthiquement admis dans nos sociétés dites « occidentales ». Pourtant d’autres modèles et d’autres approches médicales, certaines très anciennes, se distinguent de ce modèle pour en compléter les manques et adoucir les dysfonctionnements. Pour désigner ces approches diverses on utilise en France de nombreuses appellations : médecins parallèles, douces, alternatives, traditionnelles, naturelles, holistiques… Faisons le point sur ces différentes notions.
Tout d’abord, le terme de médecine désigne un ensemble de techniques et de pratiques qui ont pour objet la conservation et le rétablissement de la santé. C’est un terme large dont l’utilisation n’est pas protégée.
La médecine « douce » renvoie « explicitement à l’agressivité supposée ou vécue des pratiques thérapeutiques de la médecine conventionnelle » (Lazarus, Delahaye, 2007). Elle comprend diverses formes de thérapeutiques ayant chacune ses propres conceptions de la maladie et des soins. Elle exclut l’utilisation de médicaments et de molécules chimiques et base ses traitements sur l’utilisation exclusive de moyens naturels (plantes, homéopathie, gymnastique, massage, alimentation…).
Le Conseil national de l’Ordre des médecins a choisi d’utiliser le terme « médecines alternatives et complémentaires » pour désigner ces pratiques. L’appellation « alternative» désigne un choix et souligne l’importance du dialogue et de l’information dans la relation soignant/soigné. D’autre part le terme de « complémentaire » met l’accent sur la complémentarité de ces pratiques avec l’arsenal thérapeutique conventionnel.
Selon l’OMS la médecine traditionnelle est « la somme totale des connaissances, compétences et pratiques qui reposent sur les théories, croyances et expériences propres à une culture et qui sont utilisées pour maintenir les êtres humains en bonne santé ainsi que pour prévenir, diagnostiquer, traiter et guérir des maladies physiques et mentales ». Les pratiques de médecine traditionnelles varient énormément d’une région à l’autre. Elles s’appuient sur des enseignements oraux ou écrits transmis et enrichis de génération en génération et font partie d’un système de santé prédominant dans la région. On pense ainsi à la médecine traditionnelle chinoise ou à la médecine ayurvédique.