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COVID-19 : l’ONU inquiète du recul des droits des personnes handicapées

Interruption des services habituels, manque d’informations accessibles, risques d’isolement, de discrimination et de basculement dans la pauvreté : la crise sans précédent liée à la pandémie de COVID-19 s’accompagne souvent d’un recul des droits des personnes handicapées, s’alarment les Nations Unies, qui appellent les États à intégrer les besoins de ces personnes dans leur réponse et à respecter les normes internationales en matière de droits de l’homme.

Pour cela, un cadre existe. Dans son article 11, la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH), adoptée en 2006 par l’Assemblée générale des Nations Unies et ratifiée à ce jour par 177 États, prévoit que ceux-ci prennent « toutes mesures nécessaires pour assurer la protection et la sûreté des personnes handicapées dans les situations de risque, y compris les conflits armés, les crises humanitaires et les catastrophes naturelles ».

Ces mesures concernent tous les domaines de la vie des personnes handicapées, notamment « la protection de leur accès au meilleur état de santé possible sans discrimination, le bien-être général et la prévention des maladies infectieuses », rappellent, dans une déclaration conjointe, Danlami Basharu et María Soledad Cisternas Reyes, respectivement Président du Comité des droits des personnes handicapées des Nations Unies et Envoyée spéciale du Secrétaire général sur le handicap et l’accessibilité.

Les deux responsables onusiens ajoutent que, dans la mise en application de la CDPH, les États sont également appelés à « assurer la protection contre les attitudes négatives, l’isolement et la stigmatisation qui peuvent survenir pendant la crise ». Autant de mesures qui devraient, selon eux, « garantir que la vie et les droits des personnes handicapées soient adéquatement protégés face à la pandémie de COVID-19 ».

Droits de l’homme et Objectifs de développement durable

Ils notent par ailleurs que la Convention, traité international des droits de l’homme, fournit aux États une « structure juridiquement contraignante » pour la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) et de leurs cibles. En mettant en œuvre leurs obligations en vertu de la CDPH et en respectant les engagements pris dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030, les États sont donc « en mesure de protéger les droits et le bien-être des personnes handicapées », font-ils valoir.

Le Programme 2030 indique, à cet égard, que le handicap ne peut constituer un motif ou un critère justifiant le manque d’accès aux programmes de développement ou le non-respect des droits des personnes. De surcroît, les ODD comprennent sept cibles qui font explicitement référence aux personnes handicapées, six autres étant dédiées aux personnes en situation de vulnérabilité, dont font partie les personnes handicapées.

Face à une situation telle qu’une épidémie, ces cibles proposent aux États de répondre par la réalisation d’une couverture sanitaire universelle, l’accès aux médicaments et aux vaccins ainsi que la promotion de la santé mentale et du bien-être. Elles préconisent en outre le renforcement des capacités de tous les pays en matière d’alerte précoce, de réduction des risques et de gestion des risques pour la santé nationale et mondiale.

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